Dans cette situation où la Covid-19 fait rage, certains médicaments sont devenus introuvables suite à une rupture de stock. Lovenox, Magné B6, ou encore les vitamines C, ce sont des exemples de médicaments qui sont en rupture de stock. Pourtant, ils sont très recherchés en cette période de crise sanitaire, et principalement par ceux qui préfèrent la prévention ou l’automédication. Découvrez tout de suite dans cet article les raisons de tout cela.
L’explosion d’une demande mondiale
Inutile de faire une liste des pharmacies de garde pour trouver les médicaments qu’on ne trouve nulle part, la source est ailleurs. En effet, la fragilité de l’équilibre entre l’offre et la demande de produits pharmaceutiques est bouleversée par les besoins des gros pays émergents. D’ailleurs, la Chine est en tête du classement. Elle est déjà devenue le deuxième marché mondial du médicament depuis 2017 après les Etats-Unis.
Par ailleurs, Pékin s’est fixé pour objectif de rattraper les niveaux de santé publique des pays développés. Et bien sûr, cela passe par une grande ouverture aux médicaments importés et par des programmes de vaccination colossaux. Tout cela pour dire que la forte augmentation de la demande des médicaments dans les pays émergents se trouve être une des principales causes de tension d’approvisionnement et de ruptures de stocks des médicaments.
La segmentation et la vulnérabilité de production
Dans la plupart des cas, la chaîne de production du médicament est totalement éclatée. Il se trouve que la recherche et le développement s’effectuent à un endroit, et les différentes phases de production dans d’autres. C’est un peu comme la production d’une voiture. Cependant, depuis quelques décennies, l’industrie pharmaceutique a massivement recours à des sous-traitants en Asie afin de réduire ses coûts.
En conséquence, l’Inde et la Chine prennent ainsi entre 60 % et 80 % de la production mondiale des molécules à effet thérapeutique des médicaments d’origine chimique. Au point que pour de nombreuses molécules, uniquement deux ou trois fournisseurs mondiaux existent aujourd’hui. Par ailleurs, les laboratoires pharmaceutiques tendent également à spécialiser davantage leurs usines par type de procédés et molécules produites.
C’est une conséquence de la concentration croissante du secteur, mais aussi de l’augmentation du niveau technologique requis ainsi que des contraintes réglementaires. Ainsi, tout aléa de production dans une usine pharmaceutique ou chez un fournisseur engendre des ruptures de stocks. Cela peut être une panne de matériel, une non-conformité aux normes de qualité ou normes environnementales, incendie, etc.
Les facteurs sur le plan national
Sur le plan national, notamment pour les pays en voie de développement, les cas de rupture sont dus à des facteurs exogènes. Il y a d’abord, la hausse du prix du fret, les contingentements par les pays producteurs de médicaments. Il y a également le bouleversement des routes commerciales et la priorisation au plus offrant.
Bien sûr, les pays émergents ne peuvent pas proposer les niveaux de prix des pays développés. Ainsi, ils compensent cela par des appels d’offres importants en volume en raison de leur poids démographique. En plus, dans les pays développés, les laboratoires pharmaceutiques préfèrent approvisionner en priorité les pays dont les prix de médicaments sont les plus élevés.
Et enfin, pour dans d’autres pays, derrière les ruptures se cache souvent le marché noir des médicaments. Ce dernier désavantage les structures autorisées comme les hôpitaux, les pharmacies ainsi que les dépôts de médicaments. C’est un quartier particulier connu pour écouler des médicaments introuvables dans les pharmacies et à bon prix.